Hépatites B et C : ce que tout médecin généraliste doit savoir en 2025

Introduction
Les hépatites virales B et C restent des enjeux majeurs de santé publique, malgré les progrès
thérapeutiques des dernières années. En tant que médecin généraliste, vous êtes en première
ligne pour le dépistage, la prévention, le suivi des patients chroniques et l’orientation vers la
prise en charge spécialisée.

Hépatite B (VHB)

Épidémiologie

• En France, environ 135 000 personnes vivraient avec une hépatite B chronique,
souvent sans le savoir.
• La transmission se fait principalement par voie sexuelle, sanguine ou mère-enfant.

Dépistage

Recommandé en cas de :

  • Antécédents familiaux de VHB
  • Origine de pays à forte endémie
  • Multipartenaire sexuel
  • Usage de drogues injectables
  • Incarcération ou situation de précarité
  • Don de sang, chirurgie ou tatouage dans des conditions à risque

Tests recommandés : HBsAg, anti-HBs, anti-HBc totaux

Prévention

  • Vaccination obligatoire chez les nourrissons depuis 2018.
  • Vaccination fortement recommandée pour les professions de santé, les usagers de
    drogues et les partenaires de personnes infectées.

Prise en charge

  • Suivi biologique régulier (charge virale, bilan hépatique, fibrose)
  • Traitement par antiviraux oraux (entécavir ou ténofovir) en cas de forme active ou de
    fibrose significative
  • Surveillance du risque de carcinome hépatocellulaire

Hépatite C (VHC)

Épidémiologie

  • Environ 130 000 personnes vivent avec une hépatite C chronique en France, avec une
    baisse significative ces dernières années grâce au traitement universel.
  • Transmission : sanguine, majoritairement via toxicomanie IV ou anciennes
    transfusions avant 1992.

Dépistage

Indiqué chez :

  • Les patients ayant reçu une transfusion avant 1992
  • Les consommateurs de drogues (même occasionnels)
  • Les personnes incarcérées
  • Les patients avec élévation inexpliquée des transaminases
  • Partenaires de personnes infectées ou originaires de zones de forte endémie

Tests recommandés : sérologie anti-VHC + confirmation par ARN du VHC si positif

Traitement

  • Les antiviraux à action directe (AAD) permettent une guérison dans >95% des cas,
    en 8 à 12 semaines.
  • Traitement initiable en médecine générale depuis 2021 pour les patients sans
    complications hépatiques majeures (cirrhose compensée exclue).

Suivi post-traitement

  • Vérification de la charge virale à S12 après traitement
  • Suivi hépatologique à long terme si fibrose avancée

Conclusion

Les hépatites B et C sont aujourd’hui dépistables, évitables, et dans le cas du VHC,
curables. Vous avez un rôle clé dans le repérage des personnes à risque, l’éducation à la
prévention, la vaccination, et l’amorçage du parcours de soins.